Depuis le 1er juillet dernier, les produits qui ne contiennent pas d’organismes génétiquement modifiés peuvent présenter la mention « sans OGM ».
Le décret, datant de janvier est donc entré en vigueur. Il définit les règles d’étiquetage des produits pour les fabricants souhaitant valoriser une production sans OGM. Jusqu’à présent la réglementation prévoyait l’étiquetage obligatoire de la présence d’OGM en cas d’utilisation volontaire, mais ne définissait pas les modalités d’information du consommateur pour les filières « sans OGM »
L’étiquetage obligatoire des produits contenant des OGM reste évidemment en place.
La différence majeure est que celui-ci ne concerne pas les produits animaux (viandes, …) ou issus d’animaux (lait, œufs, …) provenant d’animaux nourris aux OGM. L’étiquetage « sans OGM » oui.
Trois types d’étiquetage sont mis en place selon la nature des ingrédients qui composent les denrées alimentaires :
Les ingrédients d’origine végétale (par exemple, la farine, l’amidon ou la lécithine) pourront porter la mention » sans OGM » s’ils sont issus de matières premières contenant au maximum 0,1 % d’OGM.
Les ingrédients d’origine animale (par exemple, le lait, la viande, le poisson ou les œufs) pourront être étiquetés « nourri sans OGM (Une mesure attendue … mais pas aboutie !
Cette mesure était extrêmement attendue, notamment par les organisations et associations de protection du consommateur.
Car il s’agit bien ici du droit d’information des consommateurs et de leur liberté de choix ! Et les consommateurs souhaitant soutenir les producteurs assumant les surcoûts d’une production « sans OGM » sont de plus en plus nombreux.
Mais cette décision reste tiède : les préconisations du Comité Économique Éthique et Social (CEES) du Haut Conseil aux Biotechnologies (HCB), dont Greenpeace est membre, n’ont pas été suivies en intégralité… Limitant ainsi ce droit à l’information et au choix.
En effet, les ingrédients représentant au moins 95% d’un produit fini sont très rares ! Le HCB recommandait un seuil de 50% … Sans résultat dans le décret.
En revanche, une autre requête du CEES a elle été prise en compte in extremis, en dépit du lobby des industries agro-alimentaires : les produits animaux ou issus d’animaux nourris à base de végétaux non susceptibles d’être OGM (les vaches nourries à l’herbe par exemple) peuvent finalement (!) être valorisés « sans OGM ».
Les différentes options ouvertes ne vont pas simplifier la vie du consommateur … Qui devra être plus attentif que jamais ! Car le jambon peut être étiqueté de manière visible (emballage face avant) mais les brochettes avec légumes non, le yaourt nature oui mais le yaourt aux fruits non, … il faut alors aller voir la liste des ingrédients souvent peu lisible !
Il est vraiment regrettable que les avis et recommandations du CEES n’aient pas été mieux entendus… Greenpeace et les autres associations et collectifs auront à cœur d’agir pour que le Gouvernement nouvellement arrivé, soit moins attentif aux lobbies agro-industriels que son prédécesseur.
Finalement, une fois encore, ce sont les consommateurs qui devront être vigilants et responsables !