Les vertus médicinales des plantes utilisées en médecine traditionnelle chinoise sont de plus en plus reconnues. Alors en les consommant on ne s’attend pas à ingérer un cocktail de pesticides ! C’est pourtant le résultat d’une enquête menée par Greenpeace (Asie du Sud-Est) en Chine et dans 7 autres pays du monde, dont la France.
Cette enquête de Greenpeace révèle une situation absurde… devenue ordinaire !
Sur les 36 produits exportés par la Chine que nous avons testés, 32 contiennent au moins 3 pesticides et jusqu’à 26 différents. 17 contiennent des pesticides classés comme très ou extrêmement dangereux par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et 26 contiennent des pesticides à des niveaux supérieurs aux limites maximales de résidus (LMR) autorisées par l’Union européenne.
En France, sur les quatre produits testés (Chèvrefeuille, Chrysanthème, Bulbes de lys et Jujube), 42 résidus de pesticides ont été retrouvés dont 18 sont interdits dans l’Union européenne et 3 sont également interdits en Chine, car ils sont très ou extrêmement dangereux.
Ce cocktail toxique de résidus de pesticides peut entrainer des risques pour la santé à long terme. Trouver autant de résidus de pesticides dans des produits destinés à soigner le corps humain est particulièrement choquant !
L’impasse chimique de l’agriculture productiviste
Traditionnellement, ces herbes médicinales, alors sauvages, étaient cueillies dans la nature. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ! La culture de ces plantes est elle aussi tombée dans le piège de l’agriculture productiviste. Cette enquête illustre à quel point ce modèle agricole, en Chine et dans le monde, est accroc aux pesticides chimiques de synthèse.
Mais l’agriculture industrielle est aujourd’hui dans une impasse ! Les résidus de pesticides fréquemment retrouvés dans notre alimentation sont un des nombreux signaux d’alarme. Le déclin des abeilles et des autres pollinisateurs, alliés indispensables à la production d’environ 35% de notre alimentation, en est un autre.
Il est donc urgent de mettre fin à l’utilisation systématique de produits chimiques, qui contaminent notre environnement, notre alimentation et intoxiquent les agriculteurs et ces précieux alliés que sont les pollinisateurs.
La solution : l’agriculture écologique
L’agriculture écologique n’utilise pas de pesticides chimiques, mais emploie des techniques naturelles de lutte antiparasitaire, la rotation et la diversité des cultures. Elle assure ainsi une alimentation saine, nutritive et suffisante tout en protégeant la biodiversité, l’eau, les sols et le climat. Redévelopper l’agroécologie, abandonnée au profit des cultures industrielles, intensives en produits chimiques, c’est éviter de nombreux problèmes liés à la santé des agriculteurs et des consommateurs, à la décontamination de l’eau. C’est aussi tourner le dos aux OGM qui nécessitent pour leur culture des quantités toujours croissantes de pesticides.