Le Parlement européen a en effet approuvé un projet de législation visant à interdire la vente de bois illégal, en mettant notamment en place des mesures de traçabilité et de sanctions.
Les pays de l’UE importent une importante quantité de bois illégal, principalement issu de pays où la gouvernance est très faible et l’État impuissant. Des compagnies prédatrices et des mafias peuvent donc impunément y causer de grands dégâts environnementaux, sociaux et littéralement piller les populations.
Photo: Olivier Hansen
Sanctions, domaines d’application : un très long chemin reste à parcourir
Au delà de l’interdiction du bois illégal du marché européen, d’autres étapes importantes doivent encore être franchies pour réussir à vérifier concrètement que les produits bois qui entrent en Europe ne sont pas d’origine illégale, en en assurant la traçabilité, depuis la zone d’exploitation jusqu’à la livraison.
De plus, les contrevenants devraient être sanctionnés en proportion du dommage environnemental causé. Malheureusement, les États membres ne mettent en place à travers cette loi que de faibles sanctions.
Et les produits papiers, imprimés sont totalement exclus du processus pour au moins cinq ans, tandis que la loi ne sera pas appliquée avant deux ans.
L’exclusion des produits imprimés du dispositif est regrettable car comme l’a montré Greenpeace dans son rapport « How Sinar Mas is Pulping the Planet » publié le 6 juillet, les pratiques illégales sont légion dans le secteur.
Greenpeace va donc rester extrêmement vigilante : il reste beaucoup à faire pour réduire l’impact environnemental de l’Europe sur le monde et notamment sur les forêts. L’agriculture est aujourd’hui le premier moteur de la déforestation et les agro-carburants risquent encore d’aggraver cette tendance. « Il faut rapidement un financement de la protection des dernières forêts tropicales intactes par les pays riches pour permettre une lutte efficace contre la déforestation et les changements climatiques » explique Grégoire Lejonc., chargé de campagne forêts.
Une victoire d’étape, après dix années de campagne acharnée
Depuis le lancement de cette campagne internationale contre le bois illégal, les activistes de Greenpeace ont été sur tous les fronts, bloquant des ports, accostant des bateaux, dénonçant des chargements de bois illégal en provenance d’Amazonie ou du bassin du Congo, de Russie ou du Sud-Est asiatique.
Greenpeace a combattu sans relâche l’achat de « bois de guerre » en provenance du Libéria ou encore l’utilisation de bois illégal dans la construction de bâtiments publics en Angleterre, en Espagne ou dans des bâtiments de l’Union Européenne à Bruxelles…
A chaque scandale dénoncé apparaît un peu plus l’impérative nécessité de réglementer un marché totalement anarchique.
Pour en savoir plus :
Marion Cotillard face au pillage des forêts et du bois congolais
La fiche thématique sur la déforestation en Asie du Sud-Est
La fiche thématique sur la déforestation en Amazonie
La fiche thématique sur la déforestation en République Démocratique du Congo
Quels sont les moteurs de la déforestation