La catastrophe nucléaire de Fukushima a commencé il y a deux ans, déjà. Elle n’est toujours pas terminée.
Et la France s’apprête pourtant à expédier une cargaison de combustible au plutonium (Mox) vers le Japon.
Le MOX, c’est ce combustible particulièrement dangereux, utilisé dans le réacteur n°3 de Fukushima.
Greenpeace révèle aujourd’hui l’existence de ce transport, comme elle l’avait fait lors d’un précédent projet.
A ce jour nous ne connaissons pas encore la date exacte de ce transport, mais l’ensemble des éléments recoupés, en provenance du Royaume-Uni, du Japon et de France, nous indiquent que ce transport partira de Cherbourg dans les premiers jours d’avril 2013.
La très longue route du MOX
Ce sont deux navires britanniques, le Pacific Egret et le Pacific Heron, de la compagnie PNTL (Pacific Nuclear Transport Limited, compagnie dont Areva est copropriétaire) qui seront en charge de transporter la cargaison.
Ils sont en cours de préparation dans le port anglais de Barrow-In-Furness et doivent prochainement rallier Cherbourg pour prendre en charge le combustible au plutonium à destination du Japon.
Les conteneurs de type TN12/2 seront acheminés par la route du site d’Areva NC La Hague au port de Cherbourg à l’aide des camions « mille pattes » qui sont habituellement utilisés pour le transport des combustibles irradiés. Au vu de la quantité relativement limitée d’assemblages qui vont être transportés, on peut s’attendre à un seul transfert routier qui devrait se faire, comme à l’habitude, de nuit.
Exemple de transport « mille pattes »
La France voudrait pousser le Japon à redémarrer le business du nucléaire
Sur les 54 réacteurs que compte le Japon, seuls les deux réacteurs de la centrale d’Ohï dans la Province de Fukui sur la côte de la mer du Japon ont été autorisés à redémarrer.
Aucun réacteur fonctionnant avec ce combustible Mox n’est censé être remis en marche puisqu’une grande partie d’entre eux sont situés sur des failles sismiques actives.
A Fukushima, le cauchemar n’est pas terminé !
Les pêcheurs de la région ne pêchent plus que pour contribuer aux analyses techniques d’évaluation de la très forte contamination de l’océan. Les habitants se battent au quotidien contre la radioactivité pour tenter désespérément de décontaminer des villages et écoles. Dans la centrale de Fukushima des centaines d’ouvriers et ingénieurs tentent en vain de stabiliser la situation. La piscine du réacteur N°4 reste elle aussi toujours instable.
En expédiant malgré tout leur dangereuse et inutile marchandise, Areva et les autorités françaises veulent pousser les autorités japonaises à redémarrer plus de réacteurs.
Ce transport, scandaleux, doit être annulé ! Et si Areva ne prend pas ses responsabilités, c’est au gouvernement français d’imposer cette décision.