Le Brésil s’apprête à accueillir la conférence des Nations Unies sur le développement durable dit  » RIO + 20  » du 20 au 22 juin prochain.
Alors que la présidente Brésilienne Dilma Roussef souhaite faire de ce sommet une vitrine de l’engagement environnemental de son pays, elle n’est toujours pas décidée à stopper le projet de nouveau code forestier.
Ce code, vieux de 76 ans, a été (enfin!) appliqué avec plus de vigueur dans les années 2000 sous la pression d’ ONG comme Greenpeace et avec l’impulsion du Président Lula. C’est grâce notamment à ce code que la déforestation a enfin pu régresser dans la dernière décennie.
Mais la révision en cours de ce code forestier pourrait condamner l’Amazonie !
Un nouveau code forestier par et pour les lobbys !
Après des mois de « guérilla » législative et d’intense lobbying, les « ruralistes » (lobby de l’élevage, de la culture du soja, etc.) sont en passe d’obtenir gain de cause. La nouvelle version du code forestier pourrait ainsi leur permettre de raser des millions d’hectares de forêts et de s’accaparer toujours plus de terres cultivables.
Selon l’université de Brasilia, on peut s’attendre à une augmentation de 50% de la déforestation au Brésil d’ici 2020. Ce sont plus de 22 millions d’hectares de forêts qui seraient menacés à terme. L’impunité serait également de mise puisque les crimes forestiers antérieurs à 2008 seraient amnistiés.
Après avoir été adopté par la chambre des débutés en avril, seule la présidente Dilma Roussef peut désormais opposer son véto : elle a jusqu’au vendredi 25 mai pour le faire.
La pression des associations et de la société civile s’accentue donc partout dans le monde : les initiatives et manifestations se multiplient pour la que la Présidente Brésilienne prenne la seule décision qui vaille !
Agir pour dénoncer les moteurs de la déforestation
Depuis plusieurs semaines, le Rainbow Warrior III sillonne l’Amazonie pour dénoncer les moteurs de la déforestation que sont l’exploitation illégale du bois, les infrastructures pharaoniques comme le barrage du Belo Monte, mais aussi la culture de soja, l’élevage intensif…
La semaine dernière, les activistes de Greenpeace ont bloqué durant 7 jours le départ d’un cargo transportant de la fonte de fer à destination des USA. Pourquoi la fonte de fer ? Parce que dans cette région du Nord Est de l’Amazonie, la fabrication de cette fonte de fer nécessite comme combustible du charbon de bois. Celui-ci est fabriqué grâce à la destruction de pans entiers de forêts, dans des camps, où les travailleurs sont réduits à l’esclavage. Un scandale de plus dans le panorama de la déforestation de l’Amazonie.