Le Maartje Theadora, véritable aspirateur des mers, illustre parfaitement le problème de la gestion actuelle de la pêche en Europe : la flotte, trop importante en nombre et suréquipée par rapport au nombre de poissons, est aujourd’hui capable de pêcher 2 à 3 fois le niveau qui serait supportable pour nos océans.
Ces bateaux usines vont donc pêcher plus loin, hors des eaux européennes, pour traquer les derniers poissons.
Ce chalutier géant, un des plus gros chalutiers d’Europe, battant pavillon allemand, est soupçonné de la plus grosse infraction à la législation sur la pêche jamais constatée en France métropolitaine. il a été dérouté mercredi vers le port de Cherbourg où il attendait que son sort soit fixé.
Près de 2.000 tonnes sur les 4.000 tonnes de poissons à bord du bateau sont soupçonnées de ne pas répondre aux normes, selon le parquet.
Ces 5 dernières années, le Maartje Theadora est régulièrement parti dans les eaux du Pacifique Sud, pêcher du chinchard, un petit poisson pélagique, denrée de base pour certains pays en développement, mais pêché par ces bateaux pour servir de nourriture dans l’aquaculture ou même pour les porcs. Le chinchard est aussi un élément central de l’alimentation des poissons, l’effondrement du stock cause de graves déséquilibres aux écosystèmes
Greenpeace face au Maartje Theadora
Cela fait quelques mois déjà que Greenpeace suit le parcous du Maartje Theadora de très près : En février 2012, des militants de Greenpeace ont bloqué le navire, pendant plus de 5 heures aux Pays Bas à son départ du port d’Ijmuiden.
En mars dernier, Greenpeace avait arraisonné le bateau dans les eaux mauritanienne. Les activistes de Greenpeace avaient accroché un bateau pneumatique entre le filet et le navire pour l’empêcher de remonter ses prises quotidiennes estimées à des centaines de milliers de poissons.
Pourtant un autre modèle existe
Il y a des pêcheurs dont les pratiques respectent l’environnement : les pêcheurs artisans. Ils représentent 80% des embarcations et la moitié des emplois du secteur en France, et souffrent de la raréfaction des ressources.
Entre pêches artisanale et industrielle, ce sont deux logiques différentes : le pêcheur artisan travaille sur son bateau, et cherche à vivre de son métier, simplement, alors que dans la pêche industrielle, les armateurs ne sont pas des pêcheurs mais des hommes d’affaires, qui cherchent à faire le maximum de profits.
Mardi 18 décembre, à Bruxelles, s’ouvrent à la fois un vote sur les orientations de la réforme de la politique commune des pêches et une réunion pour fixer les quotas de pêche pour 2013. C’est donc le moment ou jamais, pour les politiques, de prendre les bonnes décisions :
En réduisant le nombre de bateaux et leur capacité de pêche pour la mettre en adéquation avec les ressources en poissons, en mettant fin aux rejets en mer, en améliorant la sélectivité des techniques de pêche, en donnant l’accès aux poissons via l’attribution des quotas d’abord à ceux qui ont les pratiques les plus durables d’un point de vue environnemental et social.