C’était le 17 mai, des militant-e-s anti-nucléaires ont manifesté devant le Sénat contre le passage en force de la loi Longuet sur le stockage de profondeur des déchets radioactifs.
30 ans d’opposition à ce projet imposé sans concertation, des montagnes de risques industriels, la condamnation du sous-sol, un désastre financier annoncé et la mort programmée de tout un territoire, tout cela ne peut pas être enterré ! Court-circuitant la procédure prévue, le Sénat s’apprête à examiner la proposition de loi Longuet sur le stockage en profondeur des déchets radioactifs à BURE (Meuse/Haute-Marne).
Ce texte, qui a pour but d’accélérer à tout prix la réalisation du projet CIGÉO, n’est qu’une énième version des différents amendements que les partisans de Cigéo avaient tenté, à 15 reprises, de faire adopter en les glissant dans des projets de loi généralistes (loi de transition énergétique puis loi Macron).
Or la loi Longuet aboutirait à court-circuiter un débat parlementaire sur l’enfouissement pour sauter les étapes de mise en oeuvre du projet en validant cette« mise en service » d’une première tranche industrielle de CIGÉO et la faisant passer pour une « phase pilote » de recherche alors que nous sommes loin du dispositif expérimental de recherche.
Par ailleurs, tout en accélérant le processus d’autorisation via la validation de la phase pilote, ce texte reporterait l’adoption d’une loi sur la véritable définition de la réversibilité. En se prononçant sur ce texte succinct, les parlementaires seraient ainsi conduits à accélérer la mise en oeuvre d’un projet démentiel, dont de nombreux aspects sont encore inconnus.