Comment comparer les écogestes climat ?
Il existe de nombreux gaz à effet de serre dans l’atmosphère : dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), protoxyde d’azote (N20) ou encore la vapeur d’eau (H2O). Tous n’ont pas le même impact sur le changement climatique. Le méthane est ainsi 28 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Pour éviter d’additionner des choux et des carottes, on mesure les émissions de ces différents gaz en “équivalent CO2” (ou eqCO2). C’est bien pratique pour comparer l’empreinte carbone de différentes activités humaines.
Quels sont les écogestes les plus efficaces pour le climat ?
Dans le graphique ci-dessous, nous avons calculé les économies réalisées par différents écogestes individuels. On y réalise à quel point les déplacements en avion sont nocifs pour le climat (et plus on voyage loin, plus l’empreinte carbone est élevée : un aller-retour à Sydney, ce seront cinq tonnes équivalent CO2 envoyées dans l’atmosphère). On y voit également que certains écogestes à la portée de tout le monde sont très puissants pour limiter le changement climatique : diminuer sa consommation de viande, acheter moins d’objets neufs, limiter l’usage de la voiture individuelle…
Pour donner un ordre de grandeur, aujourd’hui l’empreinte carbone moyenne en France est de 10 tonnes eqCO2 par personne et par an. Pour respecter l’accord de Paris, il nous faut arriver au plus à deux tonnes par personne et par an, c’est-à-dire une division par cinq à six de nos émissions ! Bien sûr, cette réduction incombe d’abord aux pouvoirs publics, qui ont le pouvoir de changer les choses à une grande échelle. Mais dans cette optique, toutes nos actions au quotidien sont bonnes à prendre.
Gestes écocitoyens : il n’y a pas que le climat !
La préservation du climat, aussi urgente soit-elle, ne doit pas occulter d’autres problèmes écologiques majeurs comme la préservation de la biodiversité, la pollution de l’air ou la raréfaction des ressources. Il est même dangereux de ne penser qu’en termes de climat. Par exemple, produire du poulet en agriculture biologique émet (un peu) plus de CO2 que du poulet dit “conventionnel”. La raison ? Le cahier des charges de l’agriculture biologique exige que les poules aient plus d’espace et vivent plus longtemps ! En ce sens, certains écogestes qui ont un faible impact sur le climat sont très précieux pour l’environnement. Favoriser des aliments issus de l’agriculture écologique permet ainsi de préserver la biodiversité, de mieux rémunérer les paysan·nes et de renforcer l’autonomie alimentaire. Choisir un fournisseur d’électricité 100 % renouvelable permet de développer des sources d’énergie alternatives au nucléaire, et réduire ainsi le risque d’accident majeur. Cela tombe bien : on a fait un classement des fournisseurs d’électricité pour distinguer les offres sérieuses des offres de greenwashing.
Au-delà du climat, il est important de prendre en compte le respect des droits humains dans notre consommation du quotidien. Acheter des aliments en circuit court ou issus du commerce équitable permet de garantir une juste rémunération des producteurs et des productrices. Privilégier les achats d’occasion permet d’éviter d’encourager les systèmes d’exploitation humaine à travers le monde, que ce soit pour la production de nos équipements électroniques ou des vêtements de la fast-fashion.
Le top 7 des écogestes
À partir de ces informations, nous avons préparé un “top 7” des actions individuelles les plus prioritaires :
- Réserver l’avion aux déplacements exceptionnels, comme des retrouvailles familiales. L’occasion de redécouvrir le plaisir de la lenteur et les merveilles à proximité de chez vous.
- Végétaliser son alimentation : moins de viande, de poisson, de produits laitiers, et de meilleure qualité. C’est bon pour le climat, la biodiversité… et votre santé. Pas de panique, on a listé pour vous les principales alternatives végétales.
- Acheter moins d’objets neufs, qui demandent énergie et matières premières pour être fabriqués. Privilégier la réparation, le partage ou l’occasion. C’est tout bête mais c’est très puissant pour limiter la pollution numérique et les méfaits de la fast-fashion.
- Limiter les déplacements en voiture, dès que c’est possible. Si vous n’avez pas le choix, opter pour une petite citadine, peu consommatrice, hybride ou électrique. Vous pouvez aussi la partager avec des voisins, et vous en passer pour les petits trajets.
- Choisir une banque éthique, qui ne finance pas les activités les plus polluantes, comme La Nef, le Crédit Coopératif ou la néo-banque Hélios. Et pourquoi ne pas investir directement dans des projets d’énergies renouvelables, avec Energie Partagée ?
- Économiser l’énergie, en priorité le chauffage. Car l’énergie la plus propre (et la moins chère !) c’est toujours celle que l’on ne consomme pas. Si vous êtes propriétaire, renseignez-vous sur les aides à la rénovation.
- Manger de saison, local et bio, lorsque c’est possible. Vous encouragez ainsi une agriculture respectueuse des paysan·nes et des écosystèmes. Les produits “bruts” (non-transformés) sont également meilleurs pour votre santé.
Pas une mince affaire, hein ? Et en même temps, vous faites probablement déjà plusieurs de ces actions. Peut-être que dans les mois et années à venir, vous en “cocherez” une autre, puis une autre encore. Peut-être aussi que le gouvernement vous aidera (enfin) à la tâche, en arrêtant de subventionner le secteur aérien, en obligeant les industriels à concevoir des produits réparables ou en rénovant les bâtiments les moins bien isolés. En tout cas à Greenpeace, on ne rechignera devant aucun effort pour accélérer cette transition écologique.
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