Il y a un an, le 21 juin 2012, alors que le sommet de Rio se déroulait, ne port

Climat

Save The Arctic : 3 millions de personnes pour un espace en danger

Il y a un an, le 21 juin 2012, alors que le sommet de Rio se déroulait, ne portant que très peu d’espoirs pour le climat, nous lancions notre campagne “Save The Arctic“.

L’Arctique, symbole universel de l’urgence

Nous sommes 7 milliards d’habitants sur la planète, et nous dépendons tous de l’Arctique, qui est nécessaire à notre équilibre climatique. Car en formant une couche de protection réfléchissante, la banquise régule notre climat et nos moyens de subsistance.

Avec cette campagne, Greenpeace veut dénoncer une situation des plus absurde. Car l’Arctique est en première ligne du dérèglement climatique : l’augmentation des températures y est deux fois plus rapide qu’ailleurs. La fonte des glaces qui en résulte fait de l’Arctique la cible des industriels qui convoitent son sous-sol riche en pétrole, l’une des énergies les plus polluantes et responsable des dérèglements climatique… Terriblement ironique non ?

12 mois de campagne sur le terrain, un seul mouvement

Au cours de l’été 2012, deux bateaux de Greenpeace – l’Arctic Sunrise et l’Esperanza – ont mis le cap vers l’Arctique. Ces bateaux se sont rendus sur place, pour être les témoins. Témoins des manœuvres de la compagnie pétrolière Shell et de ses navires de forage. Témoins, aussi, des mutations dont l’Arctique a déjà été victime ces dernières années.

Les deux navires étaient équipés de matériel scientifique de pointe, afin de documenter en profondeur cet environnement vierge et méconnu qu’est l’Arctique.

Sur les deux côtés de la zone, ils ont exploré, documenté, au service des scientifiques présents à bord, faisant des découvertes clés, comme la présence de corail sur la zone de forage de Shell en mer des Tchouktches.

A terre, les défenseurs de l’Arctique ont œuvré, pendant des jours et des jours, sur le terrain, dans plusieurs pays, partout où Shell est présent. Pour apporter à la compagnie un message clair et ferme : une marée noire dans cet environnement fragile serait un désastre. Les dangers de l’exploitation pétrolière en Arctique sont immenses. Températures glaciales, conditions climatiques extrêmes et éloignement géographique constituent de sérieux obstacles aux interventions de dépollution.

Les actions sur la zone de forage se sont enchaînées : en août, c’est sur la plateforme de Gazprom située au nord-est des côtes de la Russie, en mer de Petchora que les activistes de Greenpeace étaient présents, accrochés à l’ancre pendant des heures pour ralentir sa progression, alors que l’équipage les aspergeait d’eau gelé !

Arctique : 2 compagnies pétrolières : 0

Au mois de Février, Shell a pris la décision d’annuler tous ses plans de forage arctique au large de l’Alaska pour l’année 2013.
L’Arctique eu raison de Shell qui s’est confronté aux conditions climatiques extrêmes, additionnées d’avaries en cascade : le 15 juillet, le bateau de forage de Shell, le Nobel Discoverer s’est échoué sur le rivage à Dutch Harbour, Alaska, avec un vent à 56 km/h. En novembre, le moteur du Noble Discoverer a pris feu alors que le bateau faisait route vers Dutch Harbour. La plateforme pétrolière Kulluk de Shell s’est échouée au large de l’Alaska le 31 décembre. En raison de conditions météo particulièrement violentes (un hiver en Alaska…) , cette plateforme n’a pas réussi à quitter le golfe d’Alaska, allant s’échouer le 1er janvier 2013 au sud des îles Kodiak…

Début mars, c’est au tour de la compagnie Statoil d’appuyer sur le bouton “pause”. Malheureusement, cette pause n’est que temporaire, Statoil va continuer à effectuer des forages au large de la Norvège, et elle s’implantera bientôt dans les eaux de l’océan Arctique bordant la Russie.

Mais des points ont été marqués, les industriels lèvent le pied. Notre objectif ? Qu’ils abandonnent !

Un mouvement qui n’est pas vain

Au mois de Novembre, lors d’une conférence intitulée “l’avenir de l’Arctique” à Bruxelles, Robert Blaauw, Conseiller principal de la compagnie pour l’Arctique, a réalisé une présentation des projets de Shell. Il a d’abord mentionné, au cours de son intervention combien il était épuisant d’avoir des “comités d’accueil” partout où Shell apparaissait en public. Le comité d’accueil, c’est vous, c’est nous, lorsque nous agissons partout dans le monde.
Nous montrant ainsi que le mouvement Save The Arctic est une voix qui compte dans le débat sur l’Arctique… Et une sérieuse épine dans le pied de Shell.

Ce mouvement a pris une existence plus concrète encore lorsque, au mois d’avril 2013, une expédition polaire s’est mise en chemin, pour déposer les noms des signataires à quatre kilomètres sous la glace, afin de témoigner de notre engagement commun envers la protection de l’Arctique. Ce ne fut pas une tache facile . Mais ils ont réussi : un trou a été percé dans la glace afin de faire descendre sur le plancher océanique “le drapeau pour l’avenir” et la capsule contenant les 2,7 millions signatures des défenseurs de l’Arctique. La capsule sphérique en verre cerclée de titane, a été descendue à proximité de l’endroit où un mini sous-marin russe avait planté en 2007 un drapeau, Moscou réclamant ce territoire.

Symboliquement, l’équipe a donc dénoncé cette réclamation, et déclaré l’Arctique zone protégée, par et pour toute l’humanité.

North Pole Expedition Begins at Barneo Base

Où en est l’Arctique aujourd’hui

Les sources scientifiques sont multiples, mais toutes sont alarmistes.
Une étude publiée le 19 juin dernier, par le Département des sciences de la terre à l’université d’Oxford (Angleterre) révèle que le « permafrost », le sous-sol arctique gelé, pourrait commencer à se dégeler d’ici 10 à 30 ans. Le phénomène commencerait à partir d’un réchauffement du globe de 1,5 °C. Or, les experts ont déjà constaté une hausse de 0,8 °C depuis la Révolution industrielle (XIXe siècle).

Le premier impact est la possible montée des eaux, puis, selon les scientifiques, la fonte de ces glaces emprisonnées depuis très longtemps libérerait des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, accentuant encore le phénomène de changement climatique.
La banquise perd inévitablement de son étendue et de son épaisseur. Au cours des dernières décennies, la surface couverte par la glace estivale a décliné d’environ 50 %. Un nouveau record de fonte des glaces a été observé en 2012 avec une banquise ne recouvrant plus que 3,41 millions de kilomètres carrés au 16 septembre. À ce rythme, la banquise pourrait complètement disparaître en été dès 2030.

Pour Greenpeace, pour tous les défenseurs de l’Arctique, cette catastrophe climatique mondiale ne doit pas être une opportunité pour les pétroliers de forer !

Alors que cette année, un nouveau rapport du GIEC devrait souligner, une fois de plus, l’urgence à changer drastiquement de cap, Greenpeace continuera de mobiliser les citoyens et les décideurs sur la protection de l’Arctique.

3 millions de personnes ont rejoint le mouvement en un an. Suivez-nous de près, nous aurons bientôt des nouvelles fraîches de l’Arctique à vous donner …

Toutes les actualités de la campagne Save The Arctic