Soja et déforestation

Agriculture, Forêts

À l’échelle planétaire, le soja est l’une des principales causes de la déforestation. Entre 70% et 90% de la production de soja est utilisée pour nourrir les animaux d’élevage.

Le soja pour l’alimentation animale, désastre environnemental

Le soja pour l’alimentation animale est l’un des principaux moteurs de la déforestation en Amérique du Sud. L’industrialisation de l’élevage et la surproduction de viande dans certaines régions du monde, y compris en Europe, ont fait bondir la demande globale en soja. Les pays exportateurs ont ainsi augmenté leur production, et ce trop souvent au détriment d’écosystèmes précieux. En effet, l’expansion des pâturages pour les élevages bovins et l’extension des champs de soja sont les principales causes de la destruction des écosystèmes forestiers d’Amérique du Sud (Amazonie, Cerrado, Gran Chaco). Pire, cette déforestation se double parfois d’accaparements illégaux de terres.

La déforestation n’est pas le seul problème posé par la culture industrielle de soja : le soja OGM est largement majoritaire en Amérique du Sud  et au Brésil et en Argentine, plus de 95% du soja produit est transgénique. Par ailleurs, sa culture se fait à grands renforts de glyphosate et autres herbicides et pesticides, ce qui pose de graves problèmes de santé publique et porte atteinte à la biodiversité.

La plupart des pays sud-américains cultivent ainsi cette légumineuse dans des conditions sanitaires, sociales et environnementales désastreuses pour alimenter les élevages industriels, comme nous l’avons démontré dans un rapport publié en 2019.

Le moratoire, un sursis pour l’Amazonie brésilienne

En Amazonie brésilienne, suite à une campagne de Greenpeace en 2006 contre Cargill (un négociant mondial en denrées agricoles) et la chaîne de restaurant McDonald’s, les plus grands négociants brésiliens de soja s’engagent dans un moratoire consistant à exclure des circuits commerciaux tous les fournisseurs qui auraient cultivé du soja sur des parcelles récemment déboisées. En 2016, le moratoire a été étendu de manière illimitée dans le temps.

En 2017, nous avons constaté une baisse de 86 % de la déforestation due à la production de cette légumineuse dans les régions couvertes par le moratoire. En 2007, 30 % du soja produit en Amazonie brésilienne avait contribué à la déforestation, contre 1,25 % dix ans plus tard. Un vrai succès pour l’Amazonie… Qui reste néanmoins menacée par d’autres activités industrielles comme l’élevage et par la politique destructrice de Jair Bolsonaro.

Le soja reste un péril pour le Cerrado et le Gran Chaco

Mais il n’y a pas qu’en Amazonie que la culture du soja est ravageuse. Le Cerrado, immense savane brésilienne d’1,5 millions de km² abritant 5% de la biodiversité mondiale, est détruit à une vitesse vertigineuse en particulier par les industriels qui y produisent des millions de tonnes de soja chaque année et par les éleveurs qui y étendent leurs pâturages. La savane aurait perdu près de la moitié de sa surface naturelle. La plus grande forêt sèche d’Amérique latine située dans le Gran Chaco est également rasée pour les mêmes raisons.

 

La France continue d’importer ce soja destructeur pour nourrir les animaux entassés dans les élevages industriels. Il est inacceptable que des cargos continuent d’affluer dans les ports français pour décharger des denrées provenant de régions déforestées, sans qu’aucune vérification ne soit faite sur l’impact environnemental de cette production. Agissez avec nous pour mettre un terme à cette déforestation importée en cliquant ici.