La Valette, Malte, le 22 juin 2009 – Ce matin, des activistes de Greenpeace ont été violemment attaqués alors qu’ils tentaient de procéder à une inspection pacifique du navire espagnol, Cabo Tinoso II. L’attaque est survenue au moment où les activistes ont déployé une banderole portant l’inscription « Bluefin Tuna Massacre » (Le massacre du thon rouge) afin de mettre en lumière les activités de pêche non durables de tels navires, véritables menaces pour toute l’industrie du thon rouge.
Greenpeace demande aux autorités locales une inspection complète et officielle du navire.
« Le manque de transparence permanent tel que celui pratiqué par ce navire souligne l’opacité autour des activités de pêche, de transport ou d’engraissement du thon rouge et rend compte de l’illégalité sur l’ensemble de l’industrie. La surcapacité, la surpêche et la pêche illégale ont conduit le stock au bord de l’effondrement » affirme François Chartier, chargé de campagne Océans.
Greenpeace est convaincu que le thon rouge de Méditerranée est au bord de la disparition. La gestion de cette pêcherie pratiquée par l’ICCAT et les principaux pays pêcheurs est la principale cause de cette surpêche systématique. Cette année encore, le « plan de sauvetage » annoncé par l’ICCAT a autorisé un quota de pêche légale 47% supérieur au niveau recommandé par les scientifiques.
Du 15 au 21 juin, Greenpeace a procédé à des opérations de surveillance auprès des bateaux senneurs, remorqueurs et autres navires de soutien dans la Méditerranée centrale durant la fin de saison de pêche. D’après ses résultats, on ne peut que constater que la pêche illégale reste un problème majeur dans cette région.
« Plus préoccupant encore, la taille moyenne ainsi que le nombre de thons rouges capturés sont en sérieux déclin. Deux éléments qui confirment l’effondrement imminent du stock de thon rouge en Méditerranée » insiste François Chartier.
L’équipage du Rainbow Warrior a également recueilli de nombreux témoignages d’anciens pêcheurs, aujourd’hui réduits à transférer les derniers spécimens de thon rouge dans des fermes d’engraissement avant leur exportation à l’autre bout du monde.
« Avant qu’il ne soit trop tard, il est temps que l’ICCAT renonce à la gestion du thon rouge », conclut François Chartier « Nous voulons, de la part de l’administration Obama et des autres gouvernements influents, l’engagement de mettre fin au commerce de cette espèce en danger. »
Greenpeace réclame la création d’un réseau de réserves marines, sans aucune acitivité humaine et en particulier sur les zones de reproduction, couvrant 40% de la surface des océans. A long terme, c’est notre seule chance de protéger le thon rouge et les autres espèces de la surpêche et permettre le renouvellement de nos océans surexploités.